Le feuillet 1 avec sa peinture héraldique au recto et sa miniature au verso est moderne. Pour la miniature, l'encadrement a été copié sur ceux des miniatures du 15e siècle. En plus du style, médiocre et non médiéval, on note que la femme du couple est habillée à la mode des années 1470, tandis que ses deux filles (?) portent robes et couvre-chefs du règne de François Ier. La composition montre une ressemblance certaine avec les miniatures du couple ducal en prière, devant une statue de la Vierge à l'Enfant surélevée dans un édicule, dans le Missel des Carmes de Nantes (Princeton, University Library, ms. Garrett 40, ff. 7 et 15v). Le rapport entre la gravure sur bois de cette même composition, collée au contre-plat inférieur, et la miniature n'est pas évidente : dans la gravure, le rectangle au premier plan, au pied des personnages, fait penser au rendu maladroit d'un tapis qui serait, mal compris, devenu dans la miniature le sol carrelé étrangement situé à un niveau plus bas que l'emplacement des priants.
Les armoiries ont été attribuées par Deuffic, 2019 à Robert Gautron (d'azur, à six coquilles d'argent ; autrefois attribuées à La Mandardière, cf. CGM), sénéchal de Lamballe attesté 1467-1471, et à sa femme Jeanne Dollo (de gueules, à dix billettes d'argent, 4, 3, 2 et 1). Mais la miniature étant une forgerie moderne, sans doute à l'initiative de Christophe-Paul de Robien, qui en est un lointain descendant selon Deuffic et qui arbore des armoiries proches (d'azur, à dix billettes d'argent, 4, 3, 2 et 1), elle ne permet pas d'en déduire les possesseurs médiévaux du manuscrit. A noter que l'écu représente deux fois les armes de Jeanne Dollo (armes parties de son mari et de son père), également figurées sur sa robe, et non pas celles du couple, alors que l'écu du f. 1 est surmonté, de manière incongrue, d'un cimier (heaume ailé).
Nom de nécessité désignant un atelier ou groupe d'enlumineurs.
La structure du livre d'heures est française : intégration des miniatures dans le texte, et non pas sur des feuillets isolés selon la pratique courante à Bruges. A l'origine, cycle d'illustration complet pour les Heures de la Croix et du Saint-Esprit, qui suivent les heures correspondantes de la Vierge. De nombreuses miniatures disparues.